lundi 2 janvier 2012

Retours

Quand je suis partie, il faisait déjà nuit, presque, et beaucoup plus froid que ce matin. 
J'ai dit "salut" une dixième ou onzième fois, au moins, et je suis partie. Dans la voiture bleue, j'ai tourné au coin de la rue, le ventre noué.
Quand je me suis aperçue que le ciel avait très exactement ces nuances de bleus très profondes, entre l'azur et le marine, qu'il avait le soir où je me suis mise à regarder, j'ai eu un choc. Les lampadaires avaient le même impact et les feux des voitures aussi. Et je ne savais plus si c'était la déchirure ou la beauté qui me donnait envie de pleurer. Je me suis dit que j'étais faite pour contempler peut-être. 
Quand je me suis mise à pleurer, exactement au moment où les sanglots avaient trouvé leur chemin jusqu'à mes paupières et à ma gorge, une grosse radée de pluie s'est abattue sur la voiture. Puis une autre et encore une, puis des gouttes plus régulières. C'était fou, tellement que j'ai souri dans mes larmes. 
Quand j'ai pris le rond point, juste après, je me suis dit que l'autoroute c'était plus commode pour pleurer. Et j'ai souri de nouveau.
Quand j'ai séché mes larmes, j'ai roulé, encore. 

Tous les beaux galets amassés ces derniers jours, et tous ces coquillages me rassurent, même s'ils me pèsent à cet instant précis. 
Je vous souhaiterai une bonne année bientôt. Mais il faut que je fasse sécher les trésors au soleil avant de les partager. 

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