lundi 23 janvier 2012

Qui a peur de (devenir) Virginia Woolf ?

"Mes lèvres sont mortes à minuit" chante L.
La soirée a un goût du riz cuit dans le lait, un goût de calme, un repos entre deux tempêtes. La douceur du weekend continue d'infuser mes membres endoloris et mon ventre douloureux. Des bribes de mots me reviennent par moment. Des interrogations tournent leurs points, me fond le dos rond. 
Je me débats avec des mots trop grands pour moi. Je vais trop vite. Y'a bien que les paquebots pour écorcher les icebergs.  Peut-être y a-t-il l'envie enfantine de continuer à croire aux illusions. De réparer les fissures qu'on se fait en grandissant, de revoir le monde à neuf.
En lisant Peter Pan à L. et R. l'autre jour, j'avais cette envie de battre de mains en disant "Je veux que les fées existent" pour Clo. Pour faire vivre encore le tintement d'étincelles et de percussions cuivrées minuscules que fait la branche qui tape contre le portail de fer forgé, loin sous mes ronces. Pour le bruissement des feuilles au printemps alors que tout recommence à pousser. Pour l'air qui s'engouffre lorsque ce portail rouillé s'ouvre.
Non, ce n'est pas aujourd'hui que je change.







Sur le blog d'Eva Truffaut, Archives et mythologie des lucioles, il y avait cette photo de Virginia Woolf. Je me demande si j'aurai moi aussi ces yeux immenses et creusés. J'avais pas vu l'enfant. Je repense à mon envie de parler des femmes au fond de l'eau. Vous ai-je parlé de cohérence, récemment ?



Pas près de changer, je disais. Pas vraiment salsepareille, non plus. Parce qu'il y eut un bel élan et qu'il me mène vers autre chose. Que je me suis juste trompée de mots. C'est pas si grave de se tromper de mots. Il fallait juste les retailler. Allonger la route, le temps de profiter du paysage. C'est peut-être ce détour qui m’amènera vers les mots justes pour finir ce carnet qui demande à sortir. 

I'll get it right... 

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