mardi 3 janvier 2012

De tous mes voeux

Avant-hier je suis rentrée chez moi, dans ce chez moi de nouvel adulte, pour reprendre mes classes. Autant le dire tout net, y'avait des cafards un peu partout sur les murs, parce que j'avais pas trop envie d'être dans ce chez moi, et d'être un nouvel adulte, et de reprendre des classes.
Vivre bien, vivre fort, aimer des gens, c'est s'exposer à ces soirs là, aux cafards sur les murs et aux larmes sur les doigts.
Maintenant que l'appréhension s'est laissée dépasser par la reprise, que la mécanique est repartie, je peux mieux vous le dire : je veux bien de ces soirs si ça veut dire pouvoir vivre tout le reste.
Dire que je vous souhaite ces soirs serait excessif. Mais je vous souhaite pour cette année 2012 tous ces trésors qui m'ont rendu la tache difficile pour quitter les lieux et les gens :

Des chants en famille, n'importe quand, au milieu de la table ou de la route. Entre amis aussi, dans la rue, dans la soirée.
Des blagues pourries et des jeux de mots à n'en plus finir
Des collègues de concours bienveillants et attentifs, des partenaires pour avancer dans les études comme le boulot
Des voyages sur les canapés des autres, des autres sur vos canapés. Ne serait-ce que pour les bonheurs des petits-déjeuners ensemble
Des sourires compulsifs derrières les vitres qui bougent, qu'elles soient de train, d'avion, de voiture
Des tables partagées et de l'invention dans la casserole
Des ventres noués d'envies nouvelles
De la famille et des amis qui (au choix) débattent et redébattent, vous hystérisent sans cesse avec lectures et liens internet, traduisent leurs fins de phrase en anglais, vous appellent ou vous écrivent parfois sans raison précise, vous font aimer les silences complices, chantent, écrivent, dansent, rient de ce rire si clair et si neuf à chaque fois, ne vous en veulent jamais d'être vous même (même quand ça implique des sautes d'humeur, de doute, des problèmes de place, des blagues nulles et de l'electro tzigane)
Des jeux pour être présents, ensembles. 
Des grasses matinées à savoir que des sourires se dessinent juste à côté
Des films suivis de grands silences ou de discussions interminables.
Des pas de danses, même minimes ou esquissés
Des thés nuageux entourés de confidences
Des amours de toutes sortes, et de toutes tailles, quelles que soit leurs formes
De la solitude qui ne soit pas de l'isolement
Des débats qui ne soient pas des disputes
Des doutes qui ne soient pas des chutes
Des compagnies qui ne soient pas des invasions
Des sommeils qui ne soient pas des comas
Des liens qui ne soient pas des chaînes
Des silences qui ne soient pas des gouffres
Des frémissements qui ne soient pas terreur
Des folies qui ne soient pas alienation
Des forces qui ne soient pas sans faiblesses (et inversement)
Des jours et des nuits, justement, simplement

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