vendredi 21 mai 2021

PRINTEMPS ?

"V'la l'bon vent, v'la l'joli vent, v'la l'bon vent ma mie m'appelle..."
Dans la tête j'ai le mot PRINTEMPS écrit en grand et des chansons qui poussent si fort qu'elles passent le seuil des lèvres. J'ai l'odeur de l'herbe coupée fraichement collée aux narines - celle de la première tonte, quand l'herbe est haute et grasse. Dehors, il y a des oiseaux qui pépient. La nuit, dans le grand silence du voisinage, on peut regarder les étoiles. Je me dis depuis deux ans que je vais enfin sortir le livret sur le repérage des constellations selon les saisons et puis j'oublie. Mais je continue de dire à haute voix "C'est dingue comme on voit les étoiles" et de les regarder. 

Dans la tête j'ai le mot PRINTEMPS écrit en grand, et puis un immense gâchis d'encre embrouillé, un sac d'angoisse. Le vase trop plein et la vase qui déborde. Une grosse goutte qui lance la vague, des larmes rondes et des hoquets dans la gorge enlacée de nœuds très serrés. Quelque chose me tient en joue, à distance, m'écarte du droit chemin, l'évidence me braque et après avoir tenu (bon je sais pas, mais tenu), il faut bien se rendre. Se rendre à l'évidence. 

Ce n'est plus possible. Plus vivable. 
Il faut s'arrêter. 
Cela va prendre du temps. 

Alors, j'apprends, une évidence à la fois. Dix, quinze, vingt fois. J'apprends ce que c'est, n'en plus pouvoir, j''apprends qu'on ne tient pas éternellement en mode survie professionnelle. La panique mêlée de soulagement. Le soulagement qui appelle la panique quand la main ne décrispe pas au bout d'une, deux, trois semaines, et les cauchemars qui reviennent comme si c'était hier, comme si j'allais y retourner demain. 

Dans la tête, j'ai un grand point d'interrogation à côté du mot PRINTEMPS. Ce sera quoi, la suite ? Comment on se sort de ça ? Et après, on fait quoi ? On vit comment ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui compte, pour moi ? J'ai beaucoup de réponses et aucune sur laquelle m'appuyer. Elle me dit qu'il faut arrêter de se torturer à chercher des réponses immédiates. S'arrêter, prendre du temps, vous vous souvenez ? Revenir au présent. 
Revenir au printemps. 
Au soleil qui joue avec nos jours, aux gâteaux dans le four, aux cartons dans la maison et aux bouquins qui me tombent entre les mains. 

Dans la tête, j'ai le mot PRINTEMPS qui oscille et tremble, comme une flamme. Et si le gris le fauche parfois, la lumière citron étire ses lettres en grand, au couchant, juste derrière le pré, derrière la route déserte. 

Dans la tête j'ai le mot PRINTEMPS, écrit en grand. Et le mot PRESENT qui s'approche, timidement. 

mercredi 17 mars 2021

Ne vois-tu rien venir ?

Aucun post depuis plus d'un an.  

Je suis passée quelques fois, j'ai écrit des brouillons, et puis ils sont restés en boule dans l'éditeur de texte. Et un an, ça passe drôlement vite. 

mardi 3 décembre 2019

Lumières chroniques #8 - Aux feux des sémaphores

 Le mois de novembre  touche à sa fin dans moins de heures. C'est pas trop tôt. Novembre et moi, on se côtoie, puisqu'il le faut. Je laisse ma fatigue et ma tristesse s’aérer un peu, elles l'aiment bien. Il leur fait de la place dans ses jours courts, plus courts que mes cheveux qui tombent (juste un peu) sous les ciseaux du coiffeur. Il me lapiaze, justement, dans ses brouillards, ses entre-bleus.  
     Je ferme novembre, les doigts sur le clavier, un lapin à mes côté, de la musique dans le salon, et son souffle endormi au bout des marches. C'est une bonne manière de se dire au revoir, avec Novembre,
                  et sans rancune, hein. 


En novembre, tout à tenu au fil de l'horizon et aux bras des proches, aux feux des sémaphores pour avancer dans le brouillard. 

Deux maisons, trois établissements, éparpillée aux quatre vents, mon bac+5 ne pèse pas lourd, je tire une gueule de six pieds de long. L'ogre ne m'a pas offert ses bottes de sept lieues et mon moral s'épuise dans le grand huit. Il faudra retrouver un regard neuf, ne pas laisser la grande Maison me terrasser tout à fait. Garder dans sa manche une carte pour le dix de der. 

En novembre, il fallait se projeter plus loin, ailleurs et autrement. Apprendre à s'appuyer sur les autres. Faire sortir tout le brouillard : dormir, pleurer, grogner, et tout laver. 

Il y a pourtant des lumières dans la plaine, pour continuer à avancer que ce soit en zombie, en furie, en flaque de boue, en torrent de pluie. 

Elles sont portés par les chers, les très chers.
Mes chers chers parents naturellement, qui viennent tout repeindre en blanc avant le grand déménagement, qui assurent les arrières, et ouvrent des futurs, encore. Même à plus de 30 ans. 
Mes chères chères amies, bien entendu. Elles réchauffent les jours à coup de café longs, de cafés-crème, d'histoires de petits nuages et de sourires entendus. Pas besoin de mettre des masques, de faire semblant d'être détachée, drôle et dynamique quand je suis cassée, angoissée, épuisée. On peut en parler, on peut en rire. Et quand tous les monstres du placard se liguent contre moi, je sais que quoi qu'il arrive, il y aura l'Homonyme, et il y aura Em. 
Il y a les chers chers qui vivent plus loin, que je peine à appeler, maintenant que je ne sais plus écrire, mais qu'il est rassurant de savoir dans le monde. Il suffit parfois de penser au jour heureux où on se retrouvera. 
Il y a le cher chair frère, de l'autre côté de la table, avant de visiter la maison de repos ensemble. C'est bien de se voir, et de se parler, même dans le froid et la nuit qui tombe. Ça m'avait manqué. 
Sur le fauteuil, la chère mère-grand, assez fêlée pour laisser passer la lumière comme le veut la formule. La rassurer, jouer un peu, discuter. Entendre parfois un morceau de cœur craquer, casser quand elle parle de sa chute ou que les souvenirs s'en sont allés. Mais son regard... son regard... Rien que  pour ça, savoir qu'on reviendra le week-end suivant, ou le prochain. 

Elles sont ravivées par les collègues compatissants, joyeux, gentils, qui me font une place, même quelques heures ou un instant. Qui donnent un peu de relief aux jours mornes. 

Elles font feu de tous bois, se nourrissent de rêves simples. Un week-end chez soi, devant le poêle à bois, à faire des jeux, à bouquiner. Un "à ce soir" sonore en fermant la porte. L'air frais du jardin autour de la tasse de thé, le matin, pendant qu'elle caracole dans l'herbe. Les amis qui passeront pour un thé, un rhum, un verre de blanc, une part de pizza, un repas inventif, un jeu, quelques jours, un instant. Celar à quelques kilomètres, pour un café, une chanson. C'est pas arrivé depuis plus de dix ans, qu'on soit presque voisines, et ça ouvre des choses. Des sons d'accordéon que personne dans le voisinage n'entendra. Que moi, que moi. Le silence dans le matin, l'obscurité la nuit, le certitude de pouvoir reconstruire un domaine. 

Elles prennent vraiment  tout : un poème, une chanson, une couleur, un reflet. Un indice pour donner un semblant de direction.

Elles sont stabilisées par la perspective ouverte, dans ce dernier jour de novembre, par la promesse d'une nouvelle liberté dont j'ose à peine parler, parce que je crains encore de me tromper. 

Elles sont embrasées par les yeux profonds, les vibrisses frémissantes et la fourrure douce du petit lapin gris qui m'aidera bientôt à refaire une grotte quelque part. Et par les bras, la peau, les surprises, la patience de l'homme qui va avec le petit lapin.

En novembre, il faut accepter de déambuler dans les jours à tâtons, de se fier à l'horizon, et aux feux de joie qui essaiment, fort. 

jeudi 12 septembre 2019

Dans un jour ou deux, si on est heureux...

Les bus est reparti, les élèves aussi. Dans la voiture, il est resté la nuit et Peter Doherty qui chante "Paradise is under your nose".
La nuit
La vie
Est drôlement belle.

Le voyage avait commencé avec les appréhensions de toujours chiffonnées dans la zone sacro-iliaque. Encadrer des élèves quelques jours, vivre ensemble en auberge, dans le bus, en se demandant si on saura faire, si la distance sera juste, si on sera la prof qui gâche un peu la vie de voyage, la prof qui lui apporte un petit supplément de souffle ou celle qu'on aura oublié dans un an ou deux (si on est heureux...). Se blottir contre la vitre et le siège, casque sur les oreilles. Dormir un peu serrée dans la peur de mal faire et celle de ronfler.

Il pleut à peine quand on arrive. Il pleut quand-même. Un petit temps avant la visite pour se dégourdir les jambes. Certains cherchent déjà des épées en bois dans les boutiques pour jouer. Même à 16 ans, "on dirait qu'on serait". Des chevaliers ou des zombies. Des princes sous la pluie. Le guide les emmène entre les pierres, dirige leur regard. Moi, je les observe, ceux qui écoutent avec avidité, ceux qui s'ennuient, ceux qui regardent plutôt la charpente ou le mur. Dans la boutique, certains traînent vers les sceaux et les plumes, les encres et les carnets, le regard envieux. Je souris à l'intérieur de savoir que j'ai un peu le même. On les laisse gambader, trottiner, ouvrir leurs sacs de pique-nique précipitamment. La journée s'étend sous nos pas et nos odeurs de chien mouillé.

A l'auberge le soir, on oscille entre l'ultra-vigilance épuisante et la joie d'être sortis du tableau, du cadre quotidien. Alors même si tout est limite et de guingois dans ce lieu là, on regarde les élèves vivre un peu autrement, on trinque avec les collègues jusqu'à s'autoriser à dormir enfin, après la millième ronde et la énième vérification que le portable n'est pas en silencieux.

Le lendemain, il nous reste une petite demi-heure de bus pour partir dans l'espace. Le rire cascade tout seul à côté de Soage C'est la fatigue. Ou les ados. Ou le soleil qui tape trop. Comme à chaque fois qu'un autre monde se rappelle à moi, j'ai envie de tout apprendre. Je sais que je ne le ferai pas, mais c'est encore une vie alternative possible. Incroyable, toutes ces vies auxquelles on n'a même pas pensé.

Je déambule seule un moment, et j'apprends comment on fait les étoiles. Il faut beaucoup de chaos...Et Caetera. 

Quand on remonte dans le bus, je regarde un peu les visages fatigués et contents. Avec Fleur et Soage, on écoute les choupis-élèves qui débattent. La discussion s'étend aux sièges alentours. Alors, loin des réserves familières, s'élancer à pas mesurer dans la conversation. La joie qu'il y a à parler autrement et surtout à les écouter chercher leurs arguments, leurs mots. A étayer une pensée, une idée. A se corriger parfois. Dans un grand calme. Les mots tournent, partent vers des chemins plus légers. j'observe en souriant la grande amitié, le grand amour, quel qu'il soit - qui sait - qui nait entre L. et C. Je souris des confidences, toutes petites, sur les musiques qu'ils écoutent, ou sur les clichés des adultes. De leurs demandes diverses qui disent surtout l'envie de parler encore, encore dans la nuit, dans ce bus où nous avons tous des têtes de déterrés. L'envie de parler autrement. "Et ça, Madame, vous en pensez quoi ?". Je change mon masque de prof. Je ne m'en dépars pas, mais celui-ci est plus léger, moins opaque. a ce moment là, il faut bien ça, un loup à peine, pour laisser passer des sourires qui ne soient pas pleins de dents.

C'était il y a mille ans et c'était hier. Tenir à ces quelques souvenirs de l'année dernière. Le petit mot d'H. dans la boite mail, les notes honorables au bac, et les éclats des secondes. La silhouette d'A. aperçue dans un de mes nouveaux lycées. La perspective d'aller le saluer, de se réjouir de savoir qu'il a eu la filière qu'il voulait après les si nombreux rendez-vous à discuter de la suite. Les encouragements qu'il faudra formuler, aussi, pour que ça tienne.

Quand on est arrivés, à une heure pas possible, tout le monde est parti d'un coup. Dans la voiture, il est resté la nuit et Peter Doherty qui chante "Paradise is under your nose".


C'était il y a mille ans, et c'était hier. J'étais leur prof principale.
J'aimerais bien qu'on me dise des nouvelles de ceux qui étaient là, y'a un an ou deux.

Et s'ils sont heureux, on s'endormira.



mercredi 11 septembre 2019

Lumières chroniques 7 : En septembre, fourmiller

Un soir
Une nuit 
(Ne pas savoir si ça m'amuse ou ça m'énerve que tout commence toujours ainsi
Ici)
Une soir, donc, dans cette semaine où il faut repriser le grand trou de l'été, reprendre le cours, sortir de son lit, ça frémit, au bord du lavabo, après quelques pas de danse. Une mélodie inconnue arrive aux oreilles et descend, jusqu'aux doigts qui font la vaisselle. 
Ca fait quelques jours que ça trotte, fourmille dans les doigts. L'envie d'écrire, juste avec celle de danser.
(pas toujours, mais souvent, concomitantes)  (une parenthèse juste pour le plaisir des parenthèses et de ce mot, concomitante dans lequel j'entends mitan, commettre, comme, mite, temps, tante, comique, mi-temps, mythe, omettre,...  parfois ce con tonitruant). 
Le corps fou, dans la paix. Cette rentrée de la lose passe comme une lettre à la poste, quelque part. Un doigt après l'autre, sous les fourmillements, la tête lâche ses servitudes. Peut-être que ça aura au moins servi à ça, les crachats de la grande Maison, les petits coups de talon de l'institution. A arrêter de crisper les doigts et à retrouver les fourmillements. A retrouver l'envie, tout petit à petit.

Peut-être ça et puis
les mots de Mélie
l'échange avec Gaby
les discussions avec le garçon
et les bras, aussi. 

Peut-être ça et puis
Le lac avec Sandie
Les Fugaces dans le jardin
Les filles de La Collective
La fibre de Dakipaya Danza
Le thé chez Sophie
Les terrasses des amis
Les pelouses sous les clochers
Le ventre retourné
Les grands huit, le tipi
Les jours à la Ruelle 
Les jeux à la Ruelle
Le papier qu'il faut arracher
La cheville qui se tord : 
On fera un pas de côté. 
Les repas en famille,
Les rires des petites filles
Les heures douces rue de l'est
Et les doigts qui fourmillent


Peut-être ça et puis
La lumière et le vent (c'est cliché, mais tant pis) 
Le message de Kathy
Les moutons et la pluie
Quelques pintes de bière, de joie,
Quelques failles, aussi
L'eau dont on sait jamais si c'est un lac, la mer
Le contact des pierres
La musique sur la route
Sur les champs de bataille, la mémoire et l'oubli
Les pubs, les rues la nuit
Le poêle à bois le soir
Les montagnes, les espoirs
Son kway qui s'emmêle
Les quelques grains de grêle
Applecross, tu souris
Une corneille
Le brouillard
Des maisons, et des vaches
Une barbe et une moustache

Les lumières, on a dit
La brûlure du whisky



Il faudra se rappeler, à la fin de l'automne, dans le brouillard de novembre et les carences de l'hiver, les soirs de réunion et les jours de copies. Il faudra se rappeler du mois de septembre. De la grève du zèle. des libertés qu'on prend puisque ça ne compte jamais en fin de. Compte les heures sur le bout des doigts. Rubis sur l'ongle. Lire et écrire encore. Reprendre corps entre les vignes et dans l'eau de la piscine. La légèreté sur les terrasses. La douceur sur le canapé abîmé.
Le fourmillement sur les pages et sur le clavier. 
Il faudra rappeler l'été. 

samedi 30 mars 2019

Encore une ville la nuit

Le pas souple des chaussures rose délavées sur le bitume, le grand pull marine, le casque sur les oreilles et la ville nocturne. Je n'avais pas oublié, mais ça faisait longtemps. Cette sensation, une des plus fortes, celle qui pousse à écrire, encore.

Marcher comme n'importe qui et pourtant comme personne.

Juste là, sur la brèche, la faille, le fil, équilibriste invisible entre l'envie de pleurer et celle de danser à l'infini. Tenue par cette tristesse presque chaleureuse, familière, et par un genre surprenant de confiance, parce que c'est la nuit, la ville. Nihil nove sub luna.  Ou peut-être bien que si. Une nuance de plus dans le canevas, dans le camaïeu des jours. Un ton plus haut, un ton plus bas dans la petite mélodie de l'obscurité. 

Lancer le site de musique en mode aléatoire et entendre le début de cette chanson qui résonnait dans la voiture de mon frère. La gorge obstruée d'un sourire et de sanglots inachevés. Envoyer quelques mots pour dire un millième de ce qu'on aurait à dire. Savoir que tout le reste sera entendu. 

Je marche dans le quartier un peu foutraque que j'habite et que je trouve beau quand même, souvent, d'y voir les étoiles et d'y entendre les oiseaux au milieu de la nuit, d'y marcher sous les lampadaires qui s'éteignent et s'allument, d'y observer le ciel et les guirlandes lumineuses que font les fenêtres éclairées à pas d'heure toute l'année. 

Je sais que ça me manquera un peu, ces promenades citadines nocturnes. J'en rêvais déjà ado, dans la voiture parentale, le front contre la vitre. Je savais qu'il y aurait là quelque chose de juste, où je serais entièrement, complètement moi. Seule et entourée. Avec mes contradictions, mes antithèses, mes oxymores. Quand j'ai pu marcher dans des villes la nuit, longtemps, la peur s'est mêlée de mes pas, s'en est prise à mon souffle. Dans cette ville, cette ville là, je ne tremble pas. Et c'est juste. Juste, là. Je sais que ça me manquera, mais sans regret, je quitterai la vie d'une ville la nuit. J'apprendrai à arpenter d'autres lieux, comme j'ai appris à aimer me coucher avant minuit souvent ces derniers mois. Et si d'aventure l'âme me vague, que le jour m'amer, je viendrai poser mes semelles sur les bords de la rivière. Je sais que tout sera intact sous la plante du pied. Et chaque miette du médianoche croustillera sous ma dent. 

Je marche au bord du trottoir. Juste là. sur la brèche, la faille, le fil. A pas de chat déguisé en humaine maladroite, avancer au dessus des gouffres qui me tendent leurs pièges dans certains silences, certaines paroles. Je danse au dessus du vide, tenue par un genre surprenant de confiance, parce que c'est la nuit, la ville. Nnihil nove etc..  ou peut-être bien que si. 

Un genre évident de confiance, "la famille, la famille". 

Retour au bercail.

... et un jour s'impose l'évidence. Il faut revenir écrire ici.