samedi 18 février 2012

Le goût du halwa

Y'a des soirs où tout fait sens, le halwa et les tangos de Piazzolla, le korma et les yeux noirs, Dancer in the dark et les masques bleus.
Je me souviens du concert de Tchavolo à la croix rousse,
Je me souviens des claquements de doigts
Je me souviens du resto indien en rentrant de la gay pride
Je me souviens du oud du kebab à côté de la prépa
Je me souviens des Yeux Noirs sous la toile, tassés dans la sciure de bois et le ventre aux cieux
Je me souviens de mes yeux collés et de l'hésitation à prendre sa main
Je me souviens du paquet de café et des sourires de Geai, chez Bobin
Je me souviens des spectacles de la compagnie de l'Autre Désir, je me souviendrai de leur Citadelle
Je me souviens de l'accordéon de Paccoud
Je me souviens d'un concert des Ogres au Hall C quand j'étais ado
Je me souviens d'avoir tremblé contre le radiateur
Je me souviens d'avoir écouté en boucle certains albums
Je me souviens des paroles de la chanson I've seen it all qui me surprend pourtant à chaque fois
Je me souviens de la couleur des lampadaires posés contre la nuit ce soir là
Je me souviens de cette pluie suffocante
Je me souviens de la première lecture de Terraqué
Je me souviens d'être allée voir L'Auberge Espagnole avec ma mère et Avril avec Steph
Je me souviens de Bird Avenue
Je me souviens de mon tout premier cours
Je me souviens du jour où j'ai lu Peter Pan
Je me souviens de ces moments où je rêvais d'invisibilité au collège
Je me souviens du lion de Cléopatre, hurlé sur les télésièges
Je me souviens de la sortie du C.D.I, de mon rire gêné
Je me souviens du jour où j'ai menti en disant que j'avais bien dormi
Je me souviens du jour où j'ai vu L'Homme de sa vie, où j'ai vu Milk, où j'ai vu Tomboy. Et ça parle tellement de ces trois périodes.
Je me souviens de sa douceur alors que de mon bras coulait une hémoglobine truquée
Je me souviens des amarres rompues
Je me souviens de mon premier slow.
Je me souviens des tarentelles
Je me souviens de l'écart sur la photo
Je me souviens des Postsecret que j'ai fabriqué et que je n'ai pas envoyé. Je me souviens du dernier.
Je me souviens de la lumière entre les feuille. Ce jour là, cet autre, et ce dernier. 
Je me souviens de ses chatouilles
Je ne me souviens pas de l'impression que j'ai eu en te rencontrant la première fois
Je me souviens de Seydou
Je me souviens d'avoir hurlé dans la voiture, seule, d'un cri fauve et excédé
Je me souviens de toutes les fois où j'ai réalisé que je devenais autonome, responsable de moi, de mes joies et douleurs
Je me souviens de La Complainte du phoque en Alaska
Je me souviens des histoires de regard, de danse, de couleur, de mots, de peau, d'enfance.
Et me voilà. Là. Ce soir, à la croisée de tout ça. Qui continue de s'éclairer.

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