mercredi 8 février 2012

Epapillée

Le mot que je cherchais m'a sauté aux yeux dans une copie de brevet blanc. 
Je suis épapillée
C'est un peu comme les bêtises de Cambrai, cette histoire là. Un(e) collégien(ne) fait une faute anodine, un simple oubli. Un petit R, à coincer entre deux lettres et rien n'y aurait paru. D'ailleurs, s'il n'était pas si tard et si ce n'était pas moi derrière la plume, cette erreur, ce flottement n'aurait été qu'un brin de rouge en plus sous les vagues de bleu. 
Mais la poésie a cela de merveilleux qu'elle nous surprend dans les lieux qui - pardonnez moi de le dire - en semblent de prime abord totalement dépourvus.
Epapillée.
C'est bien ça, ce genre d'absence qui me prend parfois. Ce découragement, cette ablation du goût, de l'envie. Un épapillement.
Je garde. Dans une besace au fond de la gorge où palpite encore ce soir quelques papilles pour goûter le jeu de mots. Où palpitent quelques rares papillons encore là, fatigués mais résistants, babillant de leurs froissements des courages essentiels.
Deux copies plus loin, il y a eu le sentiment d'être malhalaise. Si si, comme je vous l'écris. Il faut le dire vite, l'écrire tout serré. Mettre un H, comme si cette histoire d'aise avait un rapport avec, je ne sais pas, l'haleine. Comme si cette hache faisait bloc pour essayer de trancher dans l'angoisse et l'anxiété. 

Le texte sur lequel s'appuyait ce sujet était tiré de La Petite Chartreuse de Péju, un des livres reçus lors d'une de ces chaînes assez folles. Dublin, tout ça. La vie qui se reboucle encore une fois. 
Et deux nouveaux mots pour ma langue, pour la votre aussi peut-être ?

1 commentaire:

Tagada vodka a dit…

Hmmm Chartreuse, UNE éclair à la chartreuse tu connais?
Un vrai épapillement =)