mercredi 6 juin 2012

Tessons et cailloux #9 Résidus de pensées

Si Darwin m'avait rencontrée, je crois qu'il m'aurait dit d'arrêter, que sérieusement, c'était pas la peine.

De même que dans une autre vie, je fais du rap, dans une autre vie, je suis punk à chien.

Comment peut-on sortir dignement de tout ça ? Si on peut en sortir. Cela ressemble tant à un piège, à un magma qui absorbe tout, et en premier lieu la contestation. Et s'en nourrit. De la chair à canons de beauté. De la chair à c(an)onsommation. De la chair à canoniser des salauds. De la chair à. Et les os, alors, seront-ils rongés ?

Le plus terrible, c'est que la douleur vienne moins de la perte que d'un ego éraflé. Pourtant, depuis le temps qu'il est douché à haute température, il devrait avoir rétréci, l'ego, non ?

Souvenir d'une comptine, en boucle, "Sur la route il n'y a que moi, et un arbre si je veux, dans le pare-brise si je crois, que la chandelle ne vaut le jeu..."

Et maintenant, on va où ? Et maintenant on fait quoi ?

"Je ne t'ai pas dit la vérité, elle est beaucoup trop belle pour que tu la supportes" Cette phrase dans le film me rappelle une autre phrase, il y a longtemps, après une soirée hors de toute atteinte.

Il a galéré pour Wapi Yo, le son grésillait. Et puis, ça a fini par tenir. Miraculeusement, sur le fil. Et plus rien pour briser la grâce tendue à bout de corde.

Elle est arrivée en tenant à bout de bras son sourire, sa voix, son accent chantant et sa foi. C'était tellement touchant, malgré la résonance terrible de l'église. J'ai claqué des doigts, comme un encouragement du passé vers le présent. Et la petite fille qui s'assoit sur la scène était dans son ventre, la dernière fois, ça fait tout drôle. Et ça fait beau.

Et maintenant, je fais quoi ?




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