mardi 20 décembre 2011

Quelques notes de passage

(The tin can parade - Your hand in mine)
Ma semaine finit un mardi, avec ce retour à la solitude, après que tous soient progressivement arrivés puis progressivement repartis. Entre ces deux moments, il y a d’innombrables galets à prendre dans ses mains. Des trains, des voitures, des lumières qui s'éteignent à 11h, de la buée quand on parle, des paysages de nuits invisibles et pourtant superbes, des repas, des chants plus ou moins bien plaqués, des jeux (de mains, de mots, de regard, de notes), un marché, des échanges, des railleries, des expérimentations culinaires, de la nourriture indienne, des hospices, de la pluie, des pas, de la neige, un frigo, des matelas dégonflés, un plafond auquel s'accrocher, du franglais, de la poésie, du végétarisme, des embrassades. Dans le désordre, bien sur. Et c'était bien.

(Dark stuff - Yann Tiersen)
L'accordéon m'a rappelé à l'ordre, lors de cette belle journée avec L. et T.. Mais il fallait cette intimité des choses trop fragiles pour que je puisse déjà les partager. Alors à la solitude, je l'ai repris dans mes bras, serré un peu fort, et j'ai laissé mes doigts le ré-apprivoiser tout doucement. J'ai effleuré ses boutons, parfois les ai pressés. Mes mains ont couru pas toujours adroites, parfois un peu empressées ou gênées le long de ses vertèbres. Son poumon battait contre le mien, et son souffle cherchait un rythme entre mes bras. J'ai réappris à vouloir. 

(Le banquet - Camille)
Cette chanson me rappelle La Nuit de Valogne d'E.E. Schmitt. Et du coup, une discussion extraordinaire avec Lo. à Murcia alors qu'on allait chercher Celar au travail. Il ne parlait pas français, presque pas anglais, et moi pas un mot d'espagnol. Mais on s'est dit le théâtre, la ville et Dom Juan. Celar. Ce n'est pas son nom, mais les initiales ne suffisent pas toujours. Sa voix, ses sourires, son regard et ses bras. Celar est une autre raison d'aimer ces trêves hivernales. 

(Monochrome - Tiersen)
Je me glisse plus intimement dans la couleur. Maintenant que le regard sait s'étonner et voir, il faut travailler pour savoir créer ces longueurs d'onde sur la feuille. Cela viendra.

(Nobody's girl - Stéphane Lopez BO Poupoupidou)
Martine Langevin, Candice Lecoeur. Si loin. Mais n'est-ce qu'une illusion d'optique? Les histoires de silence, de neige, de complexes et de rêves un peu grands pour soi. Les histoires de solitude soutenues de rencontres, les histoires de désir. Ai-je dit "loin" ?

(Mon frère d'Angleterre - Bourvil)
Une des chansons les plus douloureuses que je connaisse, à cause justement de cette apparente simplicité, de cette grande pudeur. De cette humilité émue dont Bourvil a parfois le secret. Cette espèce de grace. Je revois le concert de Gérard Poinsard près de Lyon, l'accordéon encore, la famille, encore. Mon frère, et la douce Am. justement, ont eu avant de partir des mots si forts. Et la confiance grandit. 

 (Tout dit - Camille)
Ce n'est pas tout à fait vrai, j'ai encore dans ma besace quelques projets secrets, à terminer. 


(Les mots - B. Joyet)
"Gravés les bijoux les émaux et claqués les dernières thunes je sourirai à la fortune tant qu'il me restera les mots"
C'est lui qui a tout dit, le bougre.

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