mercredi 13 avril 2011

La Rapporteuse #8 La marelle

"La marelle sur le trottoir pousse pousse mon caillou noir 
La marelle s'ennuie le soir quand les enfants sages font leurs devoirs
La marelle sur le trottoir à la craie rose sur goudron noir
La marelle sur le trottoir qui raconte sa petite histoire 
La marelle nous donne l'espoir d'aller jusqu'au ciel sans jamais s'assoir 
Ppousse pousse mon caillou noir depuis la terre il faut bien y croire 
La marelle sur le trottoir les gens marchent dessus sans la voir
A la craie rose sur goudron noir elle s'effacera comme les histoires 
Quand la télé brille le soir pour la marelle il n y a plus d'espoir"
 Anne Sylvestre
D'abord, parce qu'il va y avoir la Fête du livre jeunesse de Villeurbanne ce week-end et que j'ai hâte. 


Ensuite, j'avoue, je connais presque par cœur Les Fabulettes en couleur d'Anne Sylvestre. 

Outre que j'y ai passé des heures, de la joie, de l'émotion, parfois des larmes
Outre que chaque chanson me rappelle confusément qui j'étais il y a des années
Outre que le corps est parfois tout ce qui me raccorde
Outre que j'aimerais ne pas penser à Proust en disant cela
Outre que la plume d'Anne est fabuleuse
Outre que les enfants n'y sont pas pris pour des demi-êtres, incapables de profondeur et de mélancolie...

Je viens de réaliser combien il y a dans cet album des traces de ce que je suis. De ce que j'étais. De ce que je ne savais pas que j'allais être. Et la marelle. J'ai écrit sur la craie ces derniers mois. Je n'avais pas fait le lien, pourtant tout était là, déjà plein, et il a fallut tout réinventer, se faire ré-éclore, se réapproprier sans cesse. Je pourrais dire pareil pour la danse, la sororité. je comprends mieux pourquoi cette photo sur le mur jaune, face à mon bureau. Tout était écrit, pas pareil. Les intempéries, le temps effacent et puis, cela revient, autrement, quand même. Comme si c'était nouveau. Et ça l'est. Cela revient, chaque fois. Différent. Pareil.
A la craie.

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