lundi 14 août 2017

Lumières chroniques 1 : Guirlandes et fanions

L'été est venu, enfin.


Est venu avec sa carcasse ensoleillée, m'enlever au foyer. Et même si j'étais épuisée de cette année gluante et poisseuse, j'ai eu cette sensation d'être attrapée par la main et de sortir voir le jour, les cheveux dans le vent, avec ce soulagement des adieux et des fuites nécessaires. Je me suis laissée occuper par les présences, éclairer par les lumières de la fête.


Partout où je passe, je vois des choses suspendues qui battent dans les airs. Des guirlandes lumineuses, des fanions fêtant la légèreté, des lampions au faîte de leur brève existence.


A chaque fois, quelque chose embrasse ces flammes colorées. Les langues de tissu chantonnent en chœur. Leur frémissement me vient, hérissant la joie furieuse qui éclate sous le plexus. 

Solaire. 

Sol. 
Quelque part sous les pieds martelant un chemin.

Air. 
Partout autour, qui étreint et anime. 


On se colle à la peau des guirlandes éphémère, un dimanche aprem. Et la journée en est plus riante, plus brillante. 

Et pourtant, ces fêtes qui flottent, partout où je passe, ne sont pas les miennes. Mais elles sont éparpillées autour, dans leurs costumes des grands jours, leur musique fanfaronne et leur odeur de sucre -  on peut en attraper des miettes et s'en lécher les doigts. 


Tout reste sous la peau, indiscernable. Imperméable au regard. Au dehors, à peine le frisson d'une lèvre étirée et le relâchement des muscles pour avouer aux passants que la vie a air de fête. Et les cheveux longs oh si, tellement, qui s'enguirlandent avec le vent. 

Légèrement. 



















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