mercredi 9 mai 2012

Tessons et cailloux #8

Les champs de colza éclairent les routes, le vert tendre qui frémit sous le regard et sous les vents d'avril. Sous la pluie de mai.
J'aurais aimé ressentir cette liesse affichée sur les écrans, mais non. Un soulagement, un souffle, oui. Cependant mes espoirs ont la vue courte. La journée a été belle, pourtant. Dans le petit chemin, tous les quatre, nous avons fredonné Le chiffon rouge, comme souvent ces dernières semaines. Et puis ne prendre qu'un bulletin sur la table, pour ne pas gaspiller. On a encore chanté, des damnés de la terre, des partisans. C'est bon d'avaner de concert. Quelques discussions, quelques suspens éventés, quelques parties de jeu, et l'envie de ne pas repartir, mais monter quand même sur des roues pour arriver bien après l'extinction des feux.
La rentrée, toujours douloureuse, épuisante, mais des sommeils insubmersibles pour rattraper. Les parachutistes tournoient et puis il y en a un qui sort, tissu à la main, du grand champ de colza. Je continue de chanter de plus en plus fort dans la voiture. C'est ma manière de lutter contre la peur, contre la solitude. Je pense au colis japonais, juste à côté de moi, et si cher à mon coeur, je pense aux présences lyonnaises fortes et douces. Et drôles. Je me dis que ça ira.




4 commentaires:

mélie a dit…

je t'envie les champs de colza

Félixe Blizar a dit…

Si tu voyais les routes...
Mais tu as Bruxelles la belle :)

'J'aimerai arreter le temps' a dit…

J'aurais aimé chanter fort et faux dans ta voiture, et laisser les fenêtres ouvertes pour partager notre talent avec le colza et les nuages.

Félixe Blizar a dit…

Aaaah, j'aurais aimé abolir les distances et qu'on partages ensemble les villes et les champs. Un jour à nouveau, le plus bientôt possible... Je t'embrasse