lundi 4 octobre 2010

"Souris" à la vie...

En ce moment il y a des pattes innombrables dans les murs et la peur enfantine des doigts de pieds chatouillés à l'heure du sommeil. La peur primaire, celle d'être envahie, d'être grignotée, de subir l'ouverture de la chambre. Qu'il est difficile de tenir, de bien se tenir. Je cède si vite au massacre, aux claps de fin en fer "Lucifer", aux anticoagulants agglutinés dans les recoins. Et la douloureuse conscience d'abréger une vie est vite dépassée par la certitude de recommencer à dormir. Le prix de la tranquillité est-il acceptable ? Comment apprendre à vivre sans la peur de l'infection, de cet autre inconnu qui ne sait pas parler. Je constate avec horreur que je suis une enfant de mon siècle, prête à empoisonner, à sacrifier quelques rongeurs sur l'autel du sanitaire, du propre, du sommeil. Je me demande, du coup, s'il m'arrive de me réveiller...

Aucun commentaire: