samedi 16 octobre 2010

A la rue... bis

Il y avait du monde dans la rue, dans les rues aux noms bien connus. Les trajets sont peu ou proue toujours les mêmes. C'était une drôle de solitude que la mienne, perdue au milieu de tout le monde. Pas que je sois une nouvelle venue sur le pavé, loin de là. Mais le pavé sans les copains à côté... La fougue m'a passé, la colère et l'urgence que je ressens si intimement s'expriment par le silence dans lequel résonnent mes pas. Un peu de scepticisme aussi peut-être. Combien de fois avons nous été là dehors, sous le soleil ou la pluie, à chanter ou à tchatcher... Je me demande quelle voix on a, tous, à crier comme ça. J'essaye d'imaginer ce que serait une manifestation silencieuse, un genre de cortège funèbre. Je veux dire, vraiment silencieuse. Ce serait difficile à tenir, mais comme ce serait plus impressionnant, assourdissant même, beaucoup plus peut-être que les slogans mal jetés dans les mégaphones grésillant. Mais ce n'est qu'un hypothèse. L'hypothèse que ce qui compte, ce sont tous ces corps, ensemble, en marche vers quelque chose. C'est l'éclatante présence, la résonance du pas sur la route, les voitures à l'arrêt, l'envie de dire "je suis là, nous sommes là, on est là.".

J'ai toujours cru qu'il fallait un certain bon sens, voire même un sens de l'orientation pour être paumé, pour être encore à la rue. Mais après ? 

Le coup dur c'était de voir, en partant, qu'il y avait presque autant de monde dans les rues alentours que dans le cortège. Des centaines de gens pour magasiner. Des centaines de carte bleues, et de sac en plastique. Les samedis en ville sont si tristes et si prévisibles...

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