mardi 21 décembre 2010

Tessons et cailloux #4

Pleins de jolis cailloux dans mes poches ces derniers temps et des tessons pour réfracter la lumière à foison.
La ville n'est pas la même avec des copains pas vus depuis longtemps, avec des lumières, avec des rencontres. Avec un muscat.
La ville n'est pas la même quand on commence à connaître un peu les gens avec qui on bosse, quand on peut boire un verre, quand on connait les noms, qu'ils connaissent le notre et qu'on a l'impression de se défaire d'une vieille malédiction.
La ville n'est pas la même quand on fête un anniversaire sous un coulis de Korma vert et des bougies pas faites pour ça. Time's up tard, beau dommages.
La ville n'est pas la même quand un ami pas vu depuis longtemps revient. Quand on retourne au cinéma d'avant tous les quatre. Quand elle fait sa tarte au citron et qu'on finit ensemble la bouteille d'hydromel que P. m'a offert un jour où je ne m'y attendais pas.
La ville n'est pas la même.
C'est encore la faute des cailloux. La chance aux cailloux.

mercredi 15 décembre 2010

Jump around

Sautillements, bonds, jambes élastiques et bouche au moins autant. Envie de sauter partout. je n'adhère pas franchement aux paroles de la chanson d'House of Pain, mais j'ai l'humeur "jumping" ces derniers temps. Un morceau des Babyshambles, la B.O. de chat Noir Chat Blanc, tout est prétexte à danser ou sauter. Jump Jump Jump. l'anglais me parait plus propices aux bonds. Il a cette petite texture elastique et tonique qui donne envie de crier "oh yeah !"
Bref. 

A coups de woohoo, à coup de rencontres, à coups de cœurs, à coups de sang, de sensations, a gros coups de vent... 

"Now, shall I give you a thimble ?" asked Peter at some point. 
I don't know why, it helped one way or the other. 

Bref. 

Ah oui, quelqu'un a parlé de la voix aujourd'hui. Moi j'ai parlé de silence. Et puis Joyce, et puis Beckett, et Dublin dans ta face. La charmille venteuse qui me picore les yeux et les mains. La lettre à Ros' prête à partir. Celle pour Lucie aussi. Presque. 

Je n'ai pas retouché aux boutons qui attendent dans le sac noir. Depuis plusieurs mois. Je ne sais pas ce que ça veut dire. 

J'avais oublié aussi, puisqu'on est sur la toile, quelques fils à tirer vous attendent sur le côté.


jeudi 9 décembre 2010

La Rapporteuse # 3 mais pas que... Crépitements

"Quand vous me rendrez visite
  Oh, n'arrivez pas trop vite
  De votre pays si loin
  S'il vous plait, quoiqu'il arrive
  Mon ami de l'autre rive
  Surtout prévenez moi bien
  Annoncez votre venue
  Il faut que je m'habitue
  A l'idée de vous revoir
  C'est si bon de reconnaître
  L'écriture sur la lettre
  Que l'on vient de recevoir
  C'est si doux de la relire
  De la respirer, de rire
  En tournant dans la maison
  Et s'asseoir soudain plus calme
  Pour approcher de la flamme
  Ses ailes de papillon
  Je regarde la fenêtre
  Où vous allez apparaître
  J'y cogne comme un oiseau
  Un bruit de pas qui approchent
  Et soudain contre la cloche
  Vos trois coups comme un cadeau
  Tout cela que j'imagine
  C'est un ruisseau qui chemine
  Dans le désordre du coeur
  Permettez que j'en profite
  Après tout ira si vite
  Quand viendront le jour et l'heure
  S'il voue plaît quoi qu'il arrive
  Mon ami de l'autre rive
  Surtout prévenez-moi bien
  Non, n'arrivez pas trop vite
  Quand vous me rendrez
visite
  De votre pays si loin"



Cette chanson de Michèle Bernard me trottine dans la tête alors que j'ai envie de battre des mains, des pieds. Peut-être même de ma laisser aller à un petit cri aigu de fille. hiiiiiiii. 
L'attente. 

Joyeuse.
J'aime les surprises, ne vous y trompez pas. Mais sentir venir la joie des retrouvailles, l'impatience, et me coucher le sourire aux lèvres en pensant "ça y est, c'est demain"... c'est... hiiiiiiiiiiii.

mercredi 8 décembre 2010

Vers minuit trois

C'est quand la fatigue a tout emporté, quand il n'y a plus que le rythme qui puisse toucher le corps. Quand plus rien n'atteint la logique que le battement reprend le dessus. Que je n'ai plus le choix, je n'ai plus la force de poser, d'embellir. Plus même l'envie d'être jolie. 

Quand je sais que je suis fatiguée qu'il ne me reste plus qu'à tourner, qu'à danser, dans le désordre le plus complet. Quelque chose sort alors, et je me dis que je ne veux jamais m'épuiser, me lasser d'être fatiguée. 


Il y a surement une vie où - êtes-vous vraiment étonnés ? - je fais du rap et je kiffe ça.

(sourire)

lundi 6 décembre 2010

Dans la poussière #2

Je triche un peu parce que celui là, il n'a pas eu le temps de prendre la poussière, c'est un bout de mon NaNo, mal tricoté, comme une trace d'un moment important. une réponse aussi peut-être à l'impossibilité de finir... Voici un peu des Pià.


"Un peu plus tard, son corps glisse dans l'eau. Et les gestes s'enchainent. Il faut retrouver le souffle particulier à l'effort, aux poumons hors de l'air. Les pensées se répandent dans le bassin et la tête en silence semble comme allégée. Il n'y a plus qu'un corps, présent, qui se tend, encore. Et des gouttes sur les cils avec l'odeur du chlore. Les nuages sous ses paupières vont se planquer quelque part, ne pas être rongés. Les cieux sont dégagés, dans la soirée. Le coucher de sommeil sera rose et léger. En rentrant sac à dos, muscles au repos, et des cheveux à peine humides, Pià ne résiste pas à l'envie de l'arbre et s'arrête un moment. « Et maintenant, quoi ? ». Et maintenant moi. Oui bon, c'était facile, pas très gracile. Mais n'empêche, c'était loin d'être évident, trouver un moi au fond des mots de Pià. Elle ne pensait qu'à elle mais tout était toujours éparpillé, partagé. Les coutures des trois petites lettres de « moi » ne tenaient pas sous la pression et il fallait chaque fois de longs mois. Reprendre, repriser, recoudre une voix à soi. Ne pas se perdre entre le français et l'anglais, isn't it. Concilier, se rapprocher. Dans sa tête comme le font les très jeunes enfant, elle s'appelait parfois « Pià ». Se regarder de loin, un peu curieuse, pour voir ce qui tenait sous trois lettres, trois autres lettres un peu moins précises que « moi ». Nous l'avons déjà dit, Pià déborde, Pià est trop, en trop, par trois fois trop de... de quoi ? Alors quand elle arrivait à dire « moi » avec conviction, avec la sensation de tenir tout entière dans si peu elle savait que ça allait. Chez elle, c'était le court qui en disait le plus long. Toujours. C'était la seule constante : réussir à se resserrer, sans se réduire, être un tissu un peu plus solide. Il y avait des mailles manquées chez Pià. Des bouts de corde qui ne collaient pas."

mercredi 1 décembre 2010

Bouquets de nerfs

Je voudrais pas me baigner dans des eaux trop fragiles, largement répétées, glosées et mal hommag-inées. Je voudrais pas mais il faut quand même quelques mots parce que. Oh Marlène, les cœurs saignent, Lotita nie en bloc, mais Marlène, dans tes veines... et nous là au milieu, on se sent un peu con. On avait beau le voir venir de loin, c'est un peu triste quand même. Plus de noirs désirs pour éclater les scènes française. Je n'étais pas une "fan", j'étais même pas une femme quand j'y ai mis ma truffe et mes oreilles. Mais, oserais-je le dire, il y a des chansons qui ont changé la donne. Il y avait dans les chansons de Noir Dez, toute la rage dont j'étais -je suis ?- à la fois capable et incapable.. Pyromane à temps perdu, "ah que vive le feu vive le vent", ai-je écrit il y a longtemps, de ce milieu étrange entre comptine enfantine et punk beru sans éosine. J'ai offert des tonnes de bouquets pleins de nerfs, immangeables, avec les meilleurs intentions du monde. Des mots mal mâchés, des larmes mal séchées. J'étais en sang, en chair sous ma peau peureuse, sous mes pleins airs timides. Les flammes n'ont pas quittés les bougies. Tant pis. Il reste des airs de fête et des adieux flétris. Il reste des chansons collées au coin de l'oeil, qui ont tournées en boucle et s'en trouvent cloutées. Pas en deuil, non. S'il arrive qu'Alice vienne me visiter du fond de mes échymoses, je saurai la recevoir... Il restera comme une clef un nom de femme qui ne cessera de m'habiter... "Ernestine, j'en ai connu des comme toi. Un peu plus fine. Un peu moins sures de leur loi..."