mercredi 6 octobre 2010

Je m'en lave les mains...

     De la menterie dans les oreilles et des aveux à pleine voix. "Menteur", "La Menteuse" et "Je mens", pièces qui s'enfilent sur la même corde. On en revient toujours aux topiques, pas si tristes topiques... Masques et théâtre du monde, représentation, bal sociétal et rôle pas toujours drôle. L'étrange impression de saisir un peu de la "petite musique" de l'époque, d'un courant. De mettre des fils sur l'impression d'homogénéité . C'est quand même cocasse, cette variété dont on a fait un lieu commun... On parle de la même chose. Quelle variété ?  Celle des masques, peut-être, le choix d'y mettre les formes. Le choix d'un haut de forme ou d'un loup vénitien. D'en rire, de s'en foutre, de convoquer Brad Pitt, un amoureux transis ou encore un paumé. D'en faire son truc à soi, même quand c'est la télé qui parle dans notre bouche. Et c'est bien la seule réussite qui nous tienne, peut-être, avoir un semblant de truc à soi, des mots bien mâchés, à notre goût léchés. Une petite recherche sur deezer m'abreuve de références... tout le monde a donc écrit sur ses petits bobards. Le drame personnel, la honte intime, ce que je fais pour mentir, m'en tirer, finalement. La tension entre ce que je dois être et ce que je suis, ce dont je ne sais rien... Oui mais, le droit de le dire, de se mettre à nue, ou bien de faire semblant... Finalement, en disant que je mens, je me donne le luxe d'être honnête... Et le mensonge, celui qu'on pratique et puis qu'on avoue, celui qu'on partage, se retrouve encore une fois au pilori du "c'est maaaal" qu'on bêle à qui mieux mieux, parce qu'on vaut tellement mieux. Retours de confessions...
     Alors j'ai envie de ne rien vous dire de la véracité de mes propos ; vous ne saurez pas si je mens, si je ne mens pas... Je veux garder cela pour moi. Garder dans ce partage, le droit d'avoir recours aux fictions que je veux comme aux vérités qui me fondent, le droit de ne jamais soulever le voile d'Isis. Le droit d'être menterie, menthe, démente, ou coquetterie. Le choix du masque et de la plume. 
     Toute ma tendresse pour le morceau d'Alain Bashung qui chante "Je mens" et qui continue de broder... Quel délicatesse... "La nuit je mens, je prends des trains à travers la plaine... La nuit je mens, je m'en lave les mains..."

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