mercredi 27 novembre 2013

La Rapporteuse #12 - Nocturne en cris majeurs

"Et toi, nuit, nuit pesante, nuit bruissante de cris étouffés et de luttes, nuit grouillante du bond de toutes les bêtes qui se pourchassent, qui se prennent, qui se tuent, attends encore un peu s'il te plait, ne passe pas trop vite... O bêtes inombrables autour de moi, travailleuses obscures de cette lande, innocentes, terribles, tueuses... C'est cela qu'ils appellent une nuit calme, les hommes, ce grouillement géant d'accouplements silencieux et de meurtres. Mais je vous sens, moi, je vous entends toutes ce soir pour la première fois, au fond des eaux et des herbes, dans les arbres, sous la terre...Un même sang bat dans nos veines... [...]je pousse avec vous le cri obscur."
Médée, Jean Anouilh

"Vous êtes ces deux femmes : l'une écrit, l'autre chante. Tu vois ces chaussures ? Nous les avons prises cette nuit au pied des cadavres "
Incendies, Wajdi Mouawad


"Ecoute 
Cette nuit

Ne confonds pas 
Le silence
Avec l'accord"
 *
"N'éteins pas tout à fait

Le noir
Serait trop fort"
Requis, Guillevic

"En ce matin nordique,
le soleil essuie ses vitres
de la poussière de la nuit
en écartant les nuages épais. 
Il lache ses cheveux
qui tombent avec douceur
sur les épaules de la ville noyées de brume
comme un chale de dentelle
tissé par les femmes de l'usine
et les grands-mères"
La robe froissée, Maram Al Masri


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