lundi 9 avril 2012

Mue

Lors de cette mue qui fait de moi, à certains égards tout au moins, une adulte ou quelque chose d'approchant, j'ai l'impression de régresser, de  reprendre des attitudes de petite fille. En ce moment, un rien me fait monter la mer aux cils, et j'ai les pupilles toutes diluées de ce chagrin, de cette sorte de terreur sans nom comme en ont les enfants qui se sentent à découvert. 
Je n'oserai jamais l'avouer de vive voix, jamais en présence de ma chère fierté de femme seule et indépendante, mais que ne donnerais-je pas pour une paire de bras et une voix pour promettre, même si c'est pas vrai, même si c'est pas comme on voudrait, que d'une manière ou d'une autre, ça ira. 
Pour une autre force que la mienne dans le dos, à supporter cette année, à pouvoir en rire. 
"Ça ira, vas-y ça ira, ça ira..."
Il est épuisant, à la tombée de la nuit, de se rassurer soi-même, encore et encore. 

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