samedi 12 février 2011

"L'enfance est un couteau planté dans la gorge"

"[...] On ne le retire pas facilement". Wajdi Mouawad

Je parle beaucoup de films et c'était pas prévu mais que voulez-vous, ils viennent me tirer par le cou, par la gorge, par la manche et le ventre.

Cet après-midi avec C. nous sommes allées voir Incendies, film de Denis Villeneuve, tiré de la pièce de Wajdi Mouawad. Je ne connaissais pas du tout. Du tout.

De la stupeur. Tout se ferme, le souffle est brisé. Les yeux, écarquillés, n'ont pas le temps de refuser les images.
Tout mon corps était tendu.
Lapiazée. 

Il est étrange, en vous écrivant, de constater que la chanson que j'écoute a pour refrain "What would your legacy be ?" Et que ça colle. Bref.

Au silence de la fin, j'ai l'impression de m'écrouler, de réaliser que mes muscles ont subi les 2h sans que j'en sois consciente. Alors les membres tremblent.
Tout se met à résonner. L'horreur. L'amour. Les cicatrices.
Sortir de l'étonnement profond est douloureux. Heureusement qu'elle est là et qu'on marche et qu'on parle. Il faut que le souffle revienne.

La fin de l'après-midi fut douce. 

C'est une de ces journées à plusieurs journées. Ce matin, je suis allée écouter JP Siméon et Yves Bonnefoy discuter à la fête du livre de Bron. Des voix. Une fugace rencontre. En attendant je lisais une interview miraculeuse, hystérisante de Jeanne Benameur. Vous ai-je déjà parlé des livres de Jeanne Benameur ?

En une journée j'ai l'impression d'avoir trouvé des clés, des ouvertures à des questions qui me squattent depuis un bail. Sur lesquelles j'avais tâtonné, préparé le terrain, huilé les serrures, mais qui s'ouvrent enfin clairement, entre Benameur, Bonnefoy et Incendies.

Incendies, avec la déchirante Lubna Azabal, l'héroïne d'Exils de... Gatlif.

Vous aussi vous avez l'impression qu'il y a des choses qui se bouclent et se croisent et s'entr'éclairent sans cesse ?

1 commentaire:

mélie a dit…

Et comment dire ? il faudra que tu parles de Wajdi Mouawad avec Charlotte. Raconte-moi l'hystérisante Benameur, et je t'écris demain, pour toutes les choses qui se croisent et s'éclairent. Je t'embrasse.