mercredi 11 septembre 2019

Lumières chroniques 7 : En septembre, fourmiller

Un soir
Une nuit 
(Ne pas savoir si ça m'amuse ou ça m'énerve que tout commence toujours ainsi
Ici)
Une soir, donc, dans cette semaine où il faut repriser le grand trou de l'été, reprendre le cours, sortir de son lit, ça frémit, au bord du lavabo, après quelques pas de danse. Une mélodie inconnue arrive aux oreilles et descend, jusqu'aux doigts qui font la vaisselle. 
Ca fait quelques jours que ça trotte, fourmille dans les doigts. L'envie d'écrire, juste avec celle de danser.
(pas toujours, mais souvent, concomitantes)  (une parenthèse juste pour le plaisir des parenthèses et de ce mot, concomitante dans lequel j'entends mitan, commettre, comme, mite, temps, tante, comique, mi-temps, mythe, omettre,...  parfois ce con tonitruant). 
Le corps fou, dans la paix. Cette rentrée de la lose passe comme une lettre à la poste, quelque part. Un doigt après l'autre, sous les fourmillements, la tête lâche ses servitudes. Peut-être que ça aura au moins servi à ça, les crachats de la grande Maison, les petits coups de talon de l'institution. A arrêter de crisper les doigts et à retrouver les fourmillements. A retrouver l'envie, tout petit à petit.

Peut-être ça et puis
les mots de Mélie
l'échange avec Gaby
les discussions avec le garçon
et les bras, aussi. 

Peut-être ça et puis
Le lac avec Sandie
Les Fugaces dans le jardin
Les filles de La Collective
La fibre de Dakipaya Danza
Le thé chez Sophie
Les terrasses des amis
Les pelouses sous les clochers
Le ventre retourné
Les grands huit, le tipi
Les jours à la Ruelle 
Les jeux à la Ruelle
Le papier qu'il faut arracher
La cheville qui se tord : 
On fera un pas de côté. 
Les repas en famille,
Les rires des petites filles
Les heures douces rue de l'est
Et les doigts qui fourmillent


Peut-être ça et puis
La lumière et le vent (c'est cliché, mais tant pis) 
Le message de Kathy
Les moutons et la pluie
Quelques pintes de bière, de joie,
Quelques failles, aussi
L'eau dont on sait jamais si c'est un lac, la mer
Le contact des pierres
La musique sur la route
Sur les champs de bataille, la mémoire et l'oubli
Les pubs, les rues la nuit
Le poêle à bois le soir
Les montagnes, les espoirs
Son kway qui s'emmêle
Les quelques grains de grêle
Applecross, tu souris
Une corneille
Le brouillard
Des maisons, et des vaches
Une barbe et une moustache

Les lumières, on a dit
La brûlure du whisky



Il faudra se rappeler, à la fin de l'automne, dans le brouillard de novembre et les carences de l'hiver, les soirs de réunion et les jours de copies. Il faudra se rappeler du mois de septembre. De la grève du zèle. des libertés qu'on prend puisque ça ne compte jamais en fin de. Compte les heures sur le bout des doigts. Rubis sur l'ongle. Lire et écrire encore. Reprendre corps entre les vignes et dans l'eau de la piscine. La légèreté sur les terrasses. La douceur sur le canapé abîmé.
Le fourmillement sur les pages et sur le clavier. 
Il faudra rappeler l'été. 

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