Septembre.
J'aimerais vous raconter Août, la suite de la Méditerranée, la Chartreuse, la Belgique et les visites des chers du bout du monde. J'aimerais vous raconter les gens, les repas, les balades, le vert et la pierre, le train, les beautés.
Et puis vous raconter Septembre, la rentrée, nouveau bahut, déménager, nouveau chahut. Comment j'ai quitté la rue d'Or, un matin, aidée des proches d'ici. Comme je m'installe rue de l'Ambroisie.
Mais pour le moment, impossible. Alors, à la place, voici un texte d'atelier. C'était il y a peu, le premier de l'année. Je rejoignais un groupe encore inconnu, constitué depuis longtemps, dans un incroyable appartement rempli des tableaux de S. Nous sommes partis de là, de la peinture. Il y a un portrait qui m'a frappé. Ce qui suit, c'est ce que j'y ai vu.
Mona marche, Mona rit
Mona hausse ses idées et danse du sourcil
Mona lutte, parfois, Mona sourit
Mona roussit au soleil
Mona flambe, comme les prix
Mona belle, Mona maudit
Mona chante sous l'orage
Mona randonne dans sa robe blanche, celle des nuits
Mona ribambelle
Mona marie
Mona ne monnaye que l'oubli
Sa lippe frise, son œil s'ourle de la grâce qui pointe sous les déchirures
Son coup de poing, c'est un baiser sur les maxillaires
C'est une larme dans le puits
Et ses bleus, elle les océan, elle les vague, elle les iris elle les lavande
Ses bleus elle n'en rougit pas
Mona regarde, et surtout Mona voit
Mona bataille jusqu'à la pointe de ses épis
Mona coquelicot au coin des joues
Mona déconne, Mona décrépit
Sa peau, elle la porte, elle la lève, vous la tend comme un calicot
Son sang, elle le sève
Ses tempes lui battent jusqu'aux lèvres
Ses yeux
Mona détourne, Mona esquive
Mona écoute nos lâchetés, nos dérobades sans juger de notre bravoure
Sans rire de nos mascarades
Mona ne maquille que l'oubli
Mona, sans fard et sans sans paupière pour ignorer les cris que l'on pousse sous ses fenêtres
Mona morose, quelquefois
Mona pâlit
Mona ne minaude jamais, même pas pour séduire l'oubli
Mona cicatrice Mona couture
Mona défile les armures et les digues
Mona parle peu, ses phrases c'est comme un tricot
Elles grattent, elles inconfortent, elles tiennent chaud
Mona m'aime, pense Domi
Mona ne le lui dira pas
Mona présent
Mona verticale et sincère
Mona se tord sous sa droiture
Mona défie les armatures
Mona, un grain, disent les ignares
Mona vente et Mona pleut
Mona ne ploie pas souvent mais ne rompt pas pour autant
Mona d'ailleurs, Mona ici
Main tenant fermement sa vie
Mona. Silence.
Elle suffit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire