lundi 9 juillet 2012

Murs murs

Trop de choses et trop de mondes différents pour être cohérente. Les vacances arrivent et tout avait beau l'indiquer, je suis surprise. Hébétée. Des kilomètres pour. Avec. Jusqu'à. Concert de rap sous des bouts de pluie. Le corps qui répond, les mots qui reviennent, les gens auxquels je pense. D'autres pluies, diluviennes, bien plus tard dans la nuit. "Petit frère". Se lever, passer une heure à regarder la nuit et les lumières au loin depuis le balcon. Frissonner. 
Etre perdue. Il y a des ébranlements qui détruisent.
La route derrière les efforts de bras tendus, mais les forces sont parties sur d'autres chemins. Rejoindre des oublis provisoires dans les sourires, dans les mots, dans un brunch qui dure. Lire des heures, dans les jardins du Rosaire et pas que, essayer d'y dormir un peu. Sur un banc. Comme si je n'avais plus rien. Est-ce qu'on joue à se faire peur. Ruminer, ruminer, remâcher encore pour créer de nouvelles phrases, pour comprendre, pour chasser la peur et la colère. Lire. Dans le restau seule. Finir Pourquoi être heureux quand on peu être normal ?. Essayer de cacher les larmes derrière le filet d'églefin.  Comprendre. Beaucoup mieux. Comprendre à travers l'apparente opposition. Et ces mots qui sont les miens. 

Dans la file, un autre livre. Dans la file, et sur la pierre, jusqu'à beaucoup plus tard. Jusqu'à ce que les lumières du théâtre antique et du monde s'éteignent pour écouter la grâce. La silhouette noire improbable perd en un instant son allure étrange et presque empotée. La force du corbeau. Je me sens proche de ça. Hypnoses. Bribes de pensées et de mots envahies de sensations sauvages comme des herbes, poussant au gré des airs. Pluie, encore, sur les genoux, sans bruit. Retour à la case départ. 
J'épargne quelques moments puisqu'il faut bien choisir. Journée tranquille, sommeil d'enclume anesthésiée. Le monde se réparera un peu. Peu à peu. Ces trois semaines feront du bien. Un bien fou, je crois, dans la distance et dans le rapprochement. Je rentre chez moi. Oui, chez moi. J'espère n'avoir pas tout de suite à repartir. 

Il y a des ébranlements qui détruisent. Mais c'est de ces ruines fendillées que nait l'aplomb. Je suis un mur qui se reconstruit sans cesse. Je suis un mur qui s'effondre parfois, mais c'est le prix à payer pour y ouvrir des portes et des fenêtres. Pour qu'il fasse plus clair. 

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