mercredi 30 mai 2012

Est-ce que c'est rien, ça ?

La vie a souvent tenu à des choses minuscules cette année. J'avais peu de choses et dans gens auxquels me raccrocher immédiatement. J'ai donc jeté mes fils sur tout ce qui m'a apporté un peu d'enthousiasme ou de réconfort. La beauté des environs immédiats, la lumière, les nuances de vert, une chanson, un poème, un carnet, un verre de vin en corrigeant des copies. De quoi se rappeler encore et toujours que le beau n'est ni inutile ni superficiel. Et le résultat est là aujourd'hui, plus léger, plus facile, moins douloureux. Voici quelques sourires, flous, pris dans l'instant au téléphone à partager avec vous. 

Les oiseaux de Knar autour de Lyon, qui étaient le long du chemin de fer vers Sainté, qui étaient vers celui qui passait au nord de l'appart' partagé avec la coloquinte, qui étaient sur le périph', et qui me donnent toujours l'impression de rentrer à la maison

Les fabuleux bocaux de l'apothicairerie

Les crocus du café Charbon, le mercredi, après les copies et avant le cinéma

La lampe imparfaite mais chaleureuse

Le petit pub au bord de l'eau

Le retour au village

samedi 26 mai 2012

"Ist es nichts ?"

J'allais proposer une nouvelle récolte de tessons et de cailloux, et puis un peu par hasard en jouant à Schabadabada, je suis retournée lire des passages de Baal, la pièce de Brecht. Une de mes pièces fétiches d'adolescente, une des pièces qui me prennent par les veines, avec Antigone (toutes versions confondues) et Peter Pan (oui oui, c'est une pièce à l'origine). Cette pièce, je l'ai découverte par le biais d'un téléfilm d'Uwe Janson avec Matthias Schweighöfer dans le rôle éponyme. Il résonnait avec ce côté enfoui mais bien présent, mon "côté punk". C'est là que j'ai commencé à dérouler le fil de la dévoration, de la faim du monde, et de la destruction qui existe dans toute création. Pour être honnête, l seule chose qui aurait pu me motiver en allemand, ç'aurait été de pouoir lire Brecht dans le texte. J'ajoute qu'il a écrit une version d'Antigone. Qu'il a été traduit par Guillevic. Pour Baal. Mais ça je ne l'ai su qu'après. Je vous laisse avec cette video et cette interrogation qui me hante encore : "Ist es nichts ?" 


mardi 22 mai 2012

Carnet incarné


 Voilà que le coeur bat trop vite car le carnet n'est plus sous la main ni sous le regard. Les doigts cherchent, fouillent, avec les yeux, ils sont quatre en marche pour faire taire l'angoisse qui s'enracine. Et si ? Et si ? Il ne faut pas y penser, pas y penser sous peine de sentir un peu de chair s'écorcher, un ventre se creuser. Pas y penser, pas y penser parce que sinon il va pleuvoir trop fort. Pas y penser, pas y penser. A force de n'y pas penser je ne fais plus que ça. Et si, et si, et si... Pas y penser, pas y penser pashi pensé pahipensé pahipensépahi... Les mots ne sont plus que des tempes qui battent, qui implorent. 


Que se passe-t-il si on perd des squelettes ? 









mercredi 9 mai 2012

Tessons et cailloux #8

Les champs de colza éclairent les routes, le vert tendre qui frémit sous le regard et sous les vents d'avril. Sous la pluie de mai.
J'aurais aimé ressentir cette liesse affichée sur les écrans, mais non. Un soulagement, un souffle, oui. Cependant mes espoirs ont la vue courte. La journée a été belle, pourtant. Dans le petit chemin, tous les quatre, nous avons fredonné Le chiffon rouge, comme souvent ces dernières semaines. Et puis ne prendre qu'un bulletin sur la table, pour ne pas gaspiller. On a encore chanté, des damnés de la terre, des partisans. C'est bon d'avaner de concert. Quelques discussions, quelques suspens éventés, quelques parties de jeu, et l'envie de ne pas repartir, mais monter quand même sur des roues pour arriver bien après l'extinction des feux.
La rentrée, toujours douloureuse, épuisante, mais des sommeils insubmersibles pour rattraper. Les parachutistes tournoient et puis il y en a un qui sort, tissu à la main, du grand champ de colza. Je continue de chanter de plus en plus fort dans la voiture. C'est ma manière de lutter contre la peur, contre la solitude. Je pense au colis japonais, juste à côté de moi, et si cher à mon coeur, je pense aux présences lyonnaises fortes et douces. Et drôles. Je me dis que ça ira.




jeudi 3 mai 2012

Soudain je me suis souvenue...

... de la nécessité qu'il y a à vivre seul.


Cela permet de pleurer sans jamais avoir à s'expliquer.