lundi 12 mars 2012

Si c'était l'été

Un jour de rentrée sans élèves ça vaut le coup. Passer au collège, en repartir avant la sonnerie.
Même si le temps s'étire parfois.
Il y a le vert incroyable, sur la route du retour.
La sensation du monde derrière les lunettes de soleil écorchées.
Un goût de chèvre et de chutney à la mangue.
La plaquette de chocolat aux graines de lin n'est pas encore entamée.
Quelques copies promettent peut-être des amoureux de l'écriture, fins, tout en voix.
Encore une bêtise de Cambrai, en dictée. "Des l'armes de joie".
Fermer les yeux, faire comme si c'était l'été.
Chasser le naturel, comme s'il n'allait jamais revenir au galop. Comme s'il n'y avait pas de frustration. Comme si une idée d'écriture ne germait pas chaque semaine sur mes tempes et comme si ça ne me laissait pas de clou dans le ventre d'anesthésier ces projets. Peut-être même d'en avorter. Comme si, jusqu'à ce que a devienne vrai et qu'on se rappelle, sous les couches d'angoisse, pourquoi on est là, pourquoi on a choisi ça. Chasser le naturel, les craintes, les complexion / complexités / complexes. Fermer les yeux, faire comme si il y avait plus de 5h de sommeil avant de se lever, faire comme si c'était l'été.


"If I die let me die, if I die let me die, if I die let me die in the morning..."


Aucun commentaire: